Par Laprof - 18/02/2014 20:27 - France - Vence

Aujourd'hui, professeur de collège, j'ai convoqué la mère d'une de mes élèves à cause de ses résultats catastrophiques. Pendant le rendez-vous, sa mère m'a annoncé qu'il était impossible que sa fille ait de tels résultats, car elle était surdouée et bénéficiait d'un très gros "kiwi". VDM
Je valide, c'est une VDM 110 408
Tu l'as bien mérité 9 047

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Top commentaires

Commentaires

Comme dirait Zézette épouse X : "Parce que Félix, il a un très gros kiwi !" Ok. Je sors.

ErWaN59520 28

Magnifique famille de génie :)

D'accord, j'ai mis un très gros moment avant de réaliser kiwi = Q.I. Dis donc les gens, c'est pas parce qu'un élève est "surdoué" et qu'il s'ennuie en cours qu'il est dispensé de travailler ==" c'est vraiment une mauvaise excuse, si il trouve vraiment que cette classe est trop facile pour lui et qu'il veut passer à une année supérieure il peut en parler au professeur mais faudrait déjà "faire ses preuves" avant

Je ne pense pas que ton raisonnement soit adapté dans le cas des enfants surdoués. Ils y en a beaucoup qui s'ennuient (ils ont assimilé le truc et ne voient pas l'intérêt de refaire le même exercice un paquet de fois; ça ne fait pas d'eux des feignants). Mais certains peuvent aussi se ne pas comprendre un principe "a priori" simple parce qu'ils raisonnent différemment. Ou ça peut leur demander un gros effort de comprendre la logique du prof alors qu'eux vont arriver à la "bonne réponse" mais en prenant un chemin totalement différent, parfois incompréhensible aux yeux du prof qui n'a pas expliqué de cette manière. ça peut aussi être des enfants qui trouvent la consignes tellement simple qu'ils cherchent le "piège", qu'ils se compliquent la vie parce qu'ils ne la comprennent pas de la même manière que les autres enfants. Ou ça peut être des enfants qui ne veulent pas être exclus (c'est pas forcément les "intellos" qui ont a cote en classe, c'est plutôt le contraire : on hésite pas se moquer d'eux) et qui essaie de se fondre dans la masse, même si ça implique d'avoir des résultats médiocres. Bref, un tas de possibilités qui n'implique pas forcément le fait de se trouver des excuses pour "rien faire", mais juste le fait d'être dans un autre mode de fonctionnement. Comme ça a été dit, ce ne sont pas des gamins plus intelligents, ce sont des gamins qui ont un autre type d'intelligence. ça induit une différence, pas une supériorité... Pour la question du saut de classe, c'est parfois une possibilité, mais il ne faut pas non plus oublier que l'école ce n'est pas juste l'apprentissage de contenus théoriques. C'est aussi apprendre à vivre ensemble, respecter un cadre, faire connaissance avec d'autres. Parachuter un gamin dans une classe avec d'autres enfants qui n'ont pas son âge, ça peut le mettre en difficulté (pas scolairement mais) relationnelle. Il quitte ses copains de classe, se retrouve avec des enfants qu'il ne connait pas, avec lesquels il n'est peut-être pas au même stade de développement... Un enfant peut être "en avance" sur le plan intellectuel mais au même niveau que les enfants de son âge sur le plan affectif, par exemple. Et quand on est petit, un an de différence d'âge, ça peut être énorme. Ceci étant, il y a aussi des parents qui considèrent leurs enfants comme des demi-dieux à ne jamais remettre en cause ; je ne sais pas ce qu'il en est pour la petite fille de la VDM. Mais je trouvais important d'en profiter pour donner quelques éléments ; si ça peut permettre à d'autres de mieux comprendre les enfants à hauts potentiels, ça sera toujours ça de gagné. Désolée pour la tartine, ça ne t'es pas spécifiquement adressé, mais à l'ensemble des vdmmiens qui peuvent se poser des questions à ce sujet :-)

Nol 33

Merlyna : j'ai été décelée comme surdouée, pour tout ce qui est scientifique c'était impec (même si je m'ennuyais à mourir, car je n'apprenais rien de nouveau). Par contre les règles de grammaire les plus basiques m'étaient totalement inconnues. Je les connaissais, sur un petit exo je savais les appliquer, mais sur une dictée j'avais "plein" de fautes (enfin trop, car j'en avais pas non plus une par ligne). Et d'un coup à 14 ans, il y a eu un déclic, et je suis devenue bonne en orthographe. Est-ce que les enseignants doivent dans ces cas là considérer que l'enfant est bon / nul juste parce qu'il n'a pas encore eu (ou n'a pas tout court) le déclic dans certaines matières ?

131blabla 9

Tu nous dis que ce n'est pas parce qu'un enfant est surdoué et s'ennuie qu'il aurait le droit de ne pas travailler, je me permet de compléter un peu ton schéma, ou tu as en fait fait une inversion, que beaucoup font et qui porte souvent à confusion, et qui participe à l'incompréhension que l'école peu parfois (trop souvent à avoir des "surdoués". L'enfant surdoué ne demande pas de ne pas travailler, mais il se trouve qu'il ne travaille pas, parce que pour ce qu'on lui demande à l'école, il n'as pas besoin de travailler ! Donc si je résume, l'école ne demande pas à l'élève surdoué de travailler, pour un temps en tout cas, un jour, cette personne va avoir besoin de travailler, parce qu'on lui demandera des choses plus complexe, et à ce moment là il se rendra compte qu'il n'as jamais travailler et qu'il ne sait pas faire, parce que l'école n'aura jamais pris le temps de lui apprendre considérant qu'il était intelligent et qu'il se débrouillerait toujours. Ensuite tu dit qu'il doit "faire ses preuves", mais qu'a-t-il a prouver ? Que doit-il mériter qu'il ne mérite pas encore ? Il n'as pas droit, comme tout le monde, à une instruction adapté à son niveau ? Il doit d'abord endurer ce que les autres n'endure pas (s'ennuyer en classe comme peut s'ennuyer un élève surdoué n'as rien de commun avec l'ennui "lambda", c'est une réel souffrance, d'autant plus que l'enfant/l'élève surdoué AIME apprendre, il aime utiliser son intelligence, il aimerais travailler ! Mais s'il veux avancer, on lui demande de mettre au placard toutes ses envies et de se conformer à la demande comme les autres. Il se sent finalement punis parce que, paradoxe, il est plus intelligent que les autres alors que c'est ce qu'a priori valorise l'école. Je ne veux pas tomber dans un débat virulent, d'ailleurs ce n'est pas un débat, j'espère juste éclairer un peu la vision qu'on a des surdoués, et les préjugés auxquels ils se confrontent tous les jours, et qui peuvent être vraiment très néfaste. Je l'ai déjà dit plus haut, mais pour informations, on estime à 2/3 de la population des surdoué qui se trouve en échec ou difficulté scolaire, je pense que c'est un fait qui devrait faire réfléchir l'école !

jamoke7 31

Pour étayer factuellement le dernier post de 132blabla, mon fils en CE2 s'est fait punir par la maîtresse. La raison ? Après avoir fini son travail, avant les autres et malgré 1 an d'avance, il lisait en cachette le dernier Harry Potter ! La maîtresse, au lieu de se féliciter d'avoir un élève qui ne met pas le bazar et qui en plus lit (ce qui devient rare) l'a puni avec interdiction d'amener un livre en classe car "quand il a fini son travail il doit soit faire des coloriages magiques (sic en CE2) ou dessiner". Mais il a HORREUR de dessiner, il est gauche comme pas possible, hyper mauvais en graphisme. Cet enfant n'a pas eu la chance d'avoir un enseignement adapté à ce moment là. Quant à sauter une classe, c'est hors de question. Il a déjà 1 an d'avance et socialement avec les copains ce n'est pas toujours évident. Heureusement, qu'en CM2 il a un super prof qui l'inscrit à des rallyes lecture.

#234 : Je suis désolé, mais surdoué ou pas, ayant finit son exercice ou pas, c'est normal que l'institutrice l'empêche de lire a ce moment là, surtout s'il n'a pas demandé l'autorisation. Pourquoi aurait-il le droit de lire, si les autres élèves doivent se cantonner au coloriage, qu'ils maîtrisent peut-être mieux que lui ? Le but, c'est pas qu'il fasse ce qu'il aime faire. S'il est déjà doué pour lire, autant lui faire faire des dessins puisqu'il pêche dans ce domaine, non ? Sérieusement, je pense qu'il y a plus grave dans l'éducation d'un enfant que de l'empêcher de lire en cours et de le forcer à faire quelques dessins...

Génial... Exercice fini, passion de la lecture (avec tous les avantages indirects que ça apporte à l'orthographe), ne gêne personne et tac! punition! En-effet c'est très logique... Tu t'es lu??? Etre différent n'est pas un crime! C'est même le fondement de toute société humaine qui se respecte! Dans le même ordre d'idée pour manger il faut des éleveurs, des agriculteurs, des grossistes, etc... Mais les artistes sont complètement inutiles, n'est-ce pas? ils ne travaillent pas vu que ce qu'ils apportent c'est uniquement de l'émotion. Peur de la différence, peur de l'autre. Et quand ce sera toi l'"autre"? tu renieras ton âme pour exister et jouer le jeu? Un tel raisonnement est non-seulement triste mais dangereux... Perso ma chance a été d'avoir eu en CM1 ET CM2 des profs qui m'ont encouragé et qui ont accepté que je lise...et que je me serve de ma curiosité extra-scolaire y compris en cours (ce n'était pas le cas avant et ça ne l'a que très rarement été ensuite): ça c'est ce que j'appelle des profs: pour eux "empathie" rimait avec "pédagogie". Et pour toute la classe l'autorité charismatique qu'ils avaient suppléait largement l'autorité légale-rationnelle de leur fonction, de même ils encourageaient les différentes approches: à dix ans tout le monde a vu et a compris le documentaire "De Nuremberg à Nuremberg", a appris la règle de trois et la quasi-totalité des règles de conjugaison, et a découvert "Les Misérables" (je l'ai lu en intégralité à cet âge et j'ai, grâce à eux, redécouvert le plaisir de chanter que j'avais à cinq ans et que certains profs précédents avaient considéré comme dangereuse et inadapté à un garçon [de la même façon qu'ils façonnaient le "bon gout"]). Parce que leur cadre était strict mais composé non-pas d'acier trempé et coupant mais d'élastique extensible où tout le monde pouvait se reposer tout en restant encadré.

"Tu t'es lu??? Etre différent n'est pas un crime! " Je t'arrête tout de suite, c'est complètement hors de propos. Je n'ai jamais dit ça, et je ne le pense même pas. Le problème, c'est que vous contestez la punition. Alors je ne connais peut-être pas les détails de cette fameuse punition, mais il me semble normal qu'un élève qui se permet de faire autre chose que ce que la maitresse a dit de faire soit réprimandé. C'est pas une question de fond, mais une question de forme. La leçon c'est "Il y a un temps pour tout" et pas "arrête de lire c'est pas bien". J'imagine que les réactions seraient bien différentes si l'élève avait sorti sont téléphone pour faire une partie de Scrabble. Pourtant, c'est ludique aussi le scrabble. C'est tout simplement pas la question. "Parce que leur cadre était strict mais composé non-pas d'acier trempé et coupant mais d'élastique extensible où tout le monde pouvait se reposer tout en restant encadré." Il y a un juste milieu entre l'acier trempé et l'élastique, non ? D'autant que l'élastique à lui aussi ses limites. Et si jamais le charisme de l'instituteur ne suffit plus ? Si, malgré tous ses efforts, les élèves ne veulent pas s'intéresser a ce qu'il raconte ? Et si, prise d'une envie d'épargner a son fils une activité qu'il déteste, la mère d'un élève lui dit qu'il a raison de lire en cours, et de ne pas faire les coloriages que la maîtresse a prévu pour lui, dans le seul but de le faire progresser ? Je ne dis pas que c'est le cas ici. Mais ça pourrait très bien l'être, et dans ce cas, j'aimerais bien voir comment instituteur gère ça à l'aide de son seul charisme.

131blabla 9

Apkn, je suis désolé de le dire aussi brutalement mais ta phrase "Le but, c'est pas qu'il fasse ce qu'il aime faire." me tue. Certes je comprend ton raisonnement, le but c'est de progresser, c'est de "travailler". Mais ce qu'il faut comprendre c'est qu'un surdoué, un zèbre, n'as pas du tout la même appréhension et ne donne pas du tout le même sens profond au mot "travail" qu'un autre élève. Et cela, même avec tout les effort du monde, ce n'est pas possible de le changer : un zèbre travaille parce qu'il en à envie. Et très très souvent QUE quand il en a envie (bon c'est à nuancer, les zèbres restent des individus avec chacun leurs caractères propre etc ...) . C'est cela qui les fait souvent passer pour des flemmards. L'avantage, à priori, c'est que ces personnes ont pour caractéristique d'être curieuses de tout et justement d'avoir envie d'apprendre ! Un zèbre travaille parce qu'il en a envie, et, dans l'absolu, un zèbre à ENVIE de travailler. Il aime apprendre, il aime découvrir, logiquement, cela devrait être un gros plus pour l'école, un élève qui à envie d'apprendre non ? Alors pourquoi autant s'y sentent si mal ? Pourquoi autant se retrouvent un jour ou l'autre en position d'échec et d'abandon face à l'école ? Comme tu le dis, et comme beaucoup trop pensent, et beaucoup trop de profs pensent (à mon goût...) : le but de l'école n'est pas de faire ce que l'on aime. C'est tout de même bien dommage quand ce que l'on aime, c'est apprendre. Ce qui se passe c'est que pour l'enfant surdoué, apprendre, découvrir de nouvelles choses, nourrir son esprit, c'est une soif, une faim, qui peut être littéralement vital pour lui. On lui dit qu'il va aller à l'école, le lieu du savoir, le lieu du partage de la connaissance non ? Et en arrivant là bas il découvre qu'on lui interdit d'apprendre, on lui interdit d'apprendre à son rythme, on lui interdit de manger à sa faim, on le cantonne à celui des autres, et quand il essaye d'en faire plus, quand il essaye de se nourrir (et je le répète, c'est une véritable faim, tout aussi "inconfortable" que celle liée à l'estomac) il se retrouve punit. Punit parce qu'il aime lire. Punit parce qu'il aime apprendre et qu'apparemment, malgré le fait que ce soit ce dont rêve tous profs ( et un surdoué est très à même de ressentir et comprendre les désir de son entourage, même au point d'en être dérangé, envahi. ) ce n'est pas ce qu'on attend de lui. Imaginez la situation dans laquelle se retrouve l'enfant : il sent l'envie du prof d'avoir des élève curieux et intéressé, il se sait correspondre à ce profil, il veut faire ce que l'on attend de lui, et lorsqu'il l'exprime, il est punit, on lui explique que c'est mal. Que doit-il en conclure ? Parce qu'il auront essayer de donner un sens à ce paradoxe, ce genre de situation peut faire germer dans leurs têtes des règles implicites, un code faux qui vont les poursuivre très longtemps et les handicaper au long terme dans leurs scolarité. Alors pour te répondre, je pense qu'il est grave d'empêcher un enfant d'aimer l'école. Cela vaux bien sûr pour les surdoué mais surtout pour tous. Je suis et je reste terrifiée par cette idée, qui semble si commune à l'ensemble du système scolaire et qui m'as poursuivi et me poursuit tout au long de ma scolarité, que pour apprendre, pour travailler, il faut souffrir. Ces mot (terrifiée, souffrir ...) vous semblent peut être un peu forts, un peu exagérés, mais c'est réellement ce que je ressens encore aujourd'hui dans mes études. Je crois que l'école confond profondément la notion d'effort et la notion de souffrance. Faire un effort pour un surdoué, quand enfin on lui demande (car le plus souvent, malgré une attitude qui peut être trompeuse -car mal interprété- il n'attend que ça), est une véritable joie. Se servir de son esprit (avec ses méthodes, qui lui sont propre et que l'école au minimum ne lui enseigne pas, quand elle ne lui interdit pas de s'en servir) est une source de plaisir. Travailler, ca ne se doit pas d'être désagréable et rebutant ça ne veux pas pour autant dire que ça ne lui a pas demandé des efforts et de l'investissement. En extrapolant sur ce que tu dis ("Pourquoi aurait-il le droit de lire, si les autres élèves doivent se cantonner au coloriage") la logique de l'école est que tout le monde doit passer par la même choses, pour avoir une base commune de société, un tronc commun de savoirs, créer, conserver, transmettre une culture et que sais-je encore... Mais c'est un leurre de penser que l'enfant surdoué doit passer par le même chemin que les autres pour faire partie de la société, l'enfant-zèbre, qu'on dit aussi à tort "précoce", ne perdra jamais son "avance" car ce n'est pas du tout une avance qu'il à mais une différence. Un disposition neurologique différente qu'il gardera toute sa vie et qui fera qu'il ne passera jamais par les même chemin que les autres, qu'il n'aura jamais les même besoins au même moment que les autres. Les y contraindre pendant le temps scolaire ne les rendra jamais "normaux". Au mieux ils y seront indifférents et continueront leur routes comme ils l'entendent, s'ils sont assez bien suivis, aidés, si leur entourage et leur chemin de vie leurs permet de prendre confiance en eux. Mais les obliger à faire "comme les autres" peut aussi, s'ils ont à cœur de s'intégrer, de ne pas paraitre trop différents, les empêcher de se connaître eux même, d'apprendre à se servir de leur esprit et de leur "potentiel", et donc un jour ou l'autre, (cela peut arriver à des stades différents pour chaque zèbres, que ce soit l'entré au collège, au lycée, à la fac...), cela les empêchera aussi de répondre à ce que leur demande l'école, puisqu'elle demandera forcément un jour un investissement plus personnel plus profond, plus intime même ( si, si, écrire une dissertation est, mine de rien, un exercice qui peut mettre en mouvement des mécanisme de l'ordre de l'intime ^_^ ) et ils en seront incapables, car on ne leur aura jamais permis d'aller assez profondément dans le travail pour se connaître. Cette même école qui les a laissé frustré, posé à la surface des sujets alors qu'ils ne demandaient qu'à y plonger, les accusera, quand il auront mis un place les plus lourds des mécanismes pour supporter cela et s'y adapter avec ce qui leurs semblaient un minimum de dommages collatéraux, de survoler la connaissance, de ne pas travailler, alors que c'est elle même qui lui à appris à fonctionner ainsi quelque temps plus tôt... Et si je développe cette idée de "Pourquoi aurait-il le droit ? "; Je pourrais simplement répondre "Pourquoi n'aurait il pas le droit ?"; Je pourrais polémiquement répondre "N'y a-t-il pas que dans les dictature et autres régimes totalitaires que l'on interdit de lire ?". Mais ce serait oublier la réelle difficulté évoquée ici, qui est une question de timing : le problème n'est pas qu'il lise mais qu'il lise à un moment ou les autres enfants ne lisent pas. En analysant la situation, ces enfants qui ne sont pas en train de lire, ils sont en train de faire l'exercice demandé, exercice pour lequel on leur a donné un temps qui correspond (plus ou moins, mais sans grands écarts) au temps qu'ils vont mettre à le faire (ceux qui auront finis un peu avant feront quelques coloriages prévu pour eux, en attendant ce qui auront finit un peu après). Je reformule en terme de principes : -tous ces enfants ont donc droit à une activité qui correspond à leurs besoin et leurs capacité, présenté d'une façon qui, dans l'ensemble, correspond à leur mode de cognition, avec un temps de réalisation qui leur correspond, suivi au besoin d'un passe temps, agréable, plutôt axé sur la détente et qui leur correspond. -Le zèbre à lui droit à une activité qui ne correspond pas à ses capacité cognitive, présenté d'une manière qui ne lui correspond pas non plus, donnée dans un temps beaucoup trop long, suivi d'un prétendu passe temps qui pour lui est assimilable une torture et qui va durer bien plus longtemps que nécessaire, et bien plus que le temps ou ce passe-temps va pouvoir l'occuper avant qu'il ai le sentiment d'en avoir complétement fait le tour et qu'il ne se transforme donc en "étire-temps" . (autrement dit : "Bien plus longtemps que ce que passe-temps va passer le temps" ^_^) Si ce petit zèbre à le malheur de s'octroyer un seul de ces "droit" des autres, c'est à dire ici avoir un passe temps, un vrai, qui n'est pas désagréable, qui n'étire pas le temps, puisqu'il n'auras pas droit à un timing qui lui convient ni à des exercices qui correspond à son mode de cognition, il est punit. Si je reformule maintenant ta question sous l'éclairage de cette analyse ça donne : "Pourquoi aurait-il le droit d'avoir les même droits que les autres sans être punit ?" C'est absurde comme question ? Pourtant c'est vraiment, même si ce n'est pas forcément ce que tu pensais exprimer, la question que tu as posé. Ta question n'était pas absurde dans ton éclairage, et même légitime et compréhensible. Et c'est pour ça que je prends autant de place pour répondre, si on ne connait pas le mode de pensé d'un surdoué il est bien difficile de comprendre son attitude et ses façon de faire, et il arrive bien souvent qu'on les stigmatise et les dévalorise. Ce pourquoi j'essaye de prendre le temps de l'expliquer, comme je peux... Une dernière remarque : il serait terriblement injuste d'imposer le mode de fonctionnement d'un surdoué à toute la classe, la plupart des élèves ne pourraient pas suivre, s'y sentirais mal, et finirais certainement par décrocher, non ? Et qui leur en voudrais ? Et bien c'est exactement la même chose d'imposer un fonctionnement "normal" à un zèbre, sous prétexte qu'ils sont "moins nombreux" ( mais deux zèbres tout les cents élèves, ça signifie tout de même qu'il y'en a, en a eu ou en aura, je pense, dans toutes les écoles et classes de France ... ). Tu pourrais là me répondre qu'il y'a quand même une différence entre -imposer un fonctionnement de zèbre à des non-zèbres : c'est a dire aller trop vite // pas assez lentement -et imposer un fonctionnement non-zèbre à un zèbre : c'est a dire aller trop lentement // pas assez vite Finalement ce ne serait que lui laisser du temps en plus proportionnellement aux autres, comment cela pourrait-il être un handicap ? (tout d'abord parce que, dans notre exemple, il n'a pas la possibilité de mettre ce temps à profit, à son profit, ce qui arrive trop souvent.) Mais c'est surtout que le problème n'est pas dans le vite ou le lentement, le problème est dans le trop // pas assez ! Dans le décalage qu'induit son fonctionnement, de la même manière que des élèves "lambda" seraient en décalage avec un fonctionnement imposé de zèbre. Et cela produira les même résultat : difficulté à suivre, sentiment mal à l'aise et décrochage scolaire. Logique non ? Je peux paraître très (trop) critique sur l'école (au sens de l'institution je crois finalement), je tient à dire, qu'il y'a d'excellents profs, qu'il y ' a des écoles qui s'y prenne "mieux" ou même bien, qu'il y a aussi des surdoués qui se sentent très bien à l'école, voir qui y sont brillants, il y' en a pour qui tout se passe bien, il y 'en a pour qui si tout n'est pas parfait, ils font avec et le vive bien, comme une grande majorité des gens finalement, ce n'est pas parce qu'on est pas surdoué qu'on aime pour autant l'école ou qu'on la trouve adapté à nos besoin, et qu'on est pas aussi "spéciaux" par ailleurs ! De toute façon chaque individus est unique et donc aurait des besoins unique, et il parait bien difficile et dangereusement utopique de vouloir faire une école spécifique pour chaque individu spécifique... Mais cette spécificité qu'est celle des zèbres porte, selon mon impression, un problème supplémentaire qui est basé sûr la considération qu'on à d'eux : les contres sens ( comme un - puisqu'ils sont si intelligents ils n'ont pas besoin d'aide - que l'on entend parfois, et chaque fois est une fois de trop) qu'ils provoquent à leur dépend. Ils déclenchent également une forme de jalousie, clairement exprimée ou sous-jacente, dans leurs entourages qui n'est pas là pour les permettre de s'épanouir librement... En fait, la difficulté de faire reconnaitre qu'être surdoué, ça peut être une difficulté comme une autre :) Et qui comme une autre à besoin d'aide et d'aménagement, et surtout d'adaptation de la part de l'école ! Aujourd'hui, on ne demandera jamais à un dyslexique de s'adapter tout seul à ce que lui demande l'école et qui est impossible pour lui. C'est l'école qui s'adapte à lui, par les tiers-temps, par l'attitude d'un prof qui va prendre le temps, qui va valoriser d'autres de ses compétences pour ne pas le sanctionner constamment sur quelque chose auquel il ne peut rien et lui permettre tout de même de continuer de développer toutes les autres compétences nécessaires à coté. Cela ne signifie pas que le parcours ne sera pas semer d'embuches et que ça ne lui demandera pas plus d'effort qu'un autre pour atteindre le même résultat, et je ne crois connaître personne pour contredire cela. C'est exactement la même situation pour un zèbre, sauf que très souvent, on considère que c'est à lui de s'adapter, seul, puisqu'il est intelligent cela ne doit pas lui poser autant de problème. Et même pire : puisque ça lui pose tout ces problème c'est bien la preuve qu'il n'est pas si intelligent qu'on le dit. J'ose donc plaider ( je vous pris de relever la jolie contradiction qui va suivre ) pour que l'on considère enfin le zèbre comme tous les autres élèves! C'est à dire en reconnaissant sa différence et en lui accordant ce à quoi tout élève différent à droit : une adaptation de l'école. Et sans arrières pensées ! Sans qu'on lui dise que c'est déjà assez facile comme ça pour lui alors pourquoi veut-il qu'en plus on lui déroule le tapis rouge ? N'a-t-il pas fini de se plaindre avec la chance qu'il a ? Tout comme le dyslexique, le zèbre va être confronté à des embuches, à des pièges tendu involontairement par l'école dans lesquels il ne faudra pas tomber et auxquels les élève "lambda" ne seront jamais confronté, contrairement à ce qui pourrait paraître évident, pour la plupart des surdoué, l'école demande beaucoup plus d'effort qu'aux autres... (et en particulier un constant effort d'adaptation, qui ne s'arrête pas seulement aux demandes de travail scolaire qui ne leur correspond pas, mais s'étend aussi à comment prendre une place au sein du groupe classe, gérer ses relations amicales, faire attention à ce qu'il dit pour ne pas paraître trop ceci ou trop cela, ne pas faire ressentir aux autre son intense sentiment d'ennui parce qu'il sait que c'est mal accepté socialement de s'ennuyer lorsqu'on est avec les autres, ce qui est tout de même le comble de la politesse de sa part quand on sait qu'à lui, qui ressent tout les sentiments qui passent, toutes les tensions, même celles que les protagonistes n'ont parfois pas encore comprises, personne ne fait rien pour l'épargner...) Alors arrêtons de les culpabiliser parce qu'ils osent s'autoriser à être eux même une fois de temps en temps ou demander de l'aide. J'ai choisi ici de défendre ces zèbres parce que c'est une spécificité que je connais, mais j'espère qu'il y'en a d'autres pour défendre chaque autre spécificité et permettre un jour, d'une manière ou d'une autre à chacun de trouver sa place et s'épanouir ( c'est toujours un peu neuneu à dire mais dans le fond c'est ça non ? ) Désolé du commentaire fleuve, merci à ceux qui auront pris le temps de me lire, c'est assez drôle de s'exprimer dans un si petit espace ! Et pour ceux qui me trouve trop bavarde, vous voulez rire ? J'en ai plus écrit dans cet unique commentaire que pour ma dissertation de philo du bac ;) Étonnant non ? ( En tout cas moi ça m'étonne toujours... )

Encore une fois, je ne parle que d'un cas précis, celui d'un élève ayant terminer avant les autres, et qui jusqu'à preuve du contraire a simplement plus de facilité a l'école que les autres. J'ai toujours adoré lire. J'étais en avance par rapport aux autres, moi aussi. J'étais très peu soigneux, moi aussi, et detestais les coloriage. Et bien mon institutrice s'est évertuée a m'apprendre a tracer des trait droits avec ma règle, comme les autres, et j'y suis arrivé. Ca peut sembler inutile, mais je suis bien content de savoir écrire lisiblement, et d'avoir un minimum de rigueur lorsque je dois tracer une figure dans le but d'expliquer une idée. Je n'ai encore une fois pas mentionner les zèbres...

#281On passe toujours plus de temps et d'espace sur les sujets qui nous tiennent à cœur: c'est humain, quitte à passer pour un fou/une folle (j'ai récemment consacré beaucoup plus de temps à une étude comparative des trois séries télévisées par pure passion qu'à l'apprentissage des textes de théâtre que je jouerai dans quatre mois...) ;) Je renchérirai sur un point spécifique: je pense que le moment qu'appréhende le plus les zèbres c'est la récré. Parce que beaucoup de règles implicites ne sont pas acquises, parce qu'ils se sentent souvent en décalage complet avec leurs pairs. Paradoxalement ce temps _qui est censé être une détente_ demande pour eux presque plus d'efforts que les cours. Je pense aussi que ça va en s'empirant à mesure qu'ils grandissent, mais ce n'est qu'une impression. Perso j'ai été sauvé par le fait que je faisais partie de la "génération '98" et que j'ai trouvé (pour des raisons radicalement différentes certes mais trouvé néanmoins) un point commun à tout le monde pendant les années CM, mais je reste persuadé que sans cette Coupe du Monde les récrés auraient été _à l'insart de ce que j'ai vécu au collège_ des moments d'isolement complet et redouté...

jamoke7 31

Apkn : "Encore une fois, je ne parle que d'un cas précis, celui d'un élève ayant terminer avant les autres, et qui jusqu'à preuve du contraire a simplement plus de facilité a l'école que les autres." " Je n'ai encore une fois pas mentionner les zèbres..." Et bien si, puisque ton post répondait au mien où j'exposais le cas de mon fils. Et j'y avais bien précisé qu'il est EIP (ou zèbre) avec déjà un an d'avance. Par ailleurs, connaissant le fonctionnement de l'EN en France, il me semblait évident que "l'exercice" de coloriage, surtout en CE2, n'est en aucun cas un "exercice", mais bien une "occupation" pour les élèves ayant fini l'exercice, le vrai ... Pourquoi le coloriage et non la lecture ? Tout simplement car, sans entrer dans les détails forts bien expliqués par 123blabla, la majorité des élèves préfèrent les coloriages aux livres de 500 pages, d'où facilité pour l'enseignant et refus de la différence de l'enfant. Quant au travail concernant la graphologie, je te rejoins, l'apprentissage pour tracer correctement une droite ou écrire lisiblement est primordial, mais ne passe en aucun cas par du coloriage magique !!! C'est bien réducteur, surtout pour les zèbres. D'autant plus qu'il n'y a aucune raison pour que, lors de ces moments de "détente", lui soit obligé de faire une activité qu'il trouve insipide, alors qu'il a l'opportunité d'en faire une qui lui plaise sans importuner la classe. Enfin, je finirai par préciser que je ne dévalorise pas le coloriage par rapport à la lecture. Son frère cadet a horreur de lire, mais est un vrai Mozart, quant au benjamin il semble particulièrement apprécier les Picasso ! Tout ça pour dire, que chaque enfant est spécifique et qu'il s'agit de ne pas les brider, surtout à l'école et encore plus lors d'un temps "libre". Sur ce, merci à tous les intervenants pour leurs explications, si proches de la réalité.

Ne jamais sous estimer le pouvoir de kiwi :)

Comme quoi l'intelligence c'est de famille ^^

Il n'y a pas que la fille , y aussi la mère

La fille a un très gros "kiwi" et c'est la mère qui a le melon........