Cette PDG a dû se teindre les cheveux en brun pour être « prise au sérieux » : courage, les filles...

Vous connaissez le sexisme ordinaire, cette attitude qui consiste à stéréotyper la représentation des femmes dans la société par des gestes, des comportements et des mots qui les rabaissent et les humilient ?
Eileen Carey, brillante PDG d’une société spécialisée dans la création de logiciels à la Silicon Valley, en a fait la triste expérience : la mort dans l'âme, elle a finalement craqué sous le poids des injonctions exprimées à l’attention… de ses cheveux. Oui, ses cheveux.
Il fut un temps où notre société imposait aux femmes de rester à la maison pour veiller à l’éducation des enfants et s’appliquer aux tâches ménagères. Quelques années plus tard, grâce au travail fantastique d’une poignée de brillantes féministes, nous pouvons, à l’instar des hommes, faire nos propres choix et mener notre vie comme bon nous semble.
Malheureusement, un petit bond dans le temps ne suffit pas à effacer des relents sexistes vieux de plusieurs milliers d’années.
Lorsqu’une femme clame haut et fort son envie d’entreprendre, elle s’expose à un nauséabond combo habituel de critiques proférées à l’égard de son horloge biologique, de sa vie de famille, de ses responsabilités. Pendant des siècles, la valeur des femmes dépendait de leur apparence seule. Difficile, pour une société patriarcale largement dominée par les hommes, de se défaire de ces stéréotypes et d’accorder du crédit aux femmes, qu’importe leur choix.
Eileen Carey fait partie de ces femmes fortes et ambitieuses, qui n’ont rien à envier à qui que ce soit. Cette femme accomplie, dirigeante de la société Glassbreakers, spécialisée dans la création de logiciels à la Silicon Valley, a récemment livré un témoignage consternant à BBC news dans le cadre de la série 100 Women (« 100 femmes » en Anglais), une rubrique consacrée aux femmes et aux problèmes auxquels celles-ci doivent faire face dans le monde professionnel.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses révélations nous ont un peu foutu les boules. La trentenaire, qui jusqu’alors arborait de longs cheveux blonds, a avoué que l’une de ses collaboratrices lui avait fortement conseillé de se teindre les cheveux en brun. La raison ? « On accorde plus de crédit aux femmes PDG qui ont les cheveux bruns » selon la fameuse collaboratrice. Tout. Va. Bien.
Et le plus triste, dans tout ça, c’est que ce récit ne nous étonne même pas. Il nous rappelle simplement à quel point les femmes sont pointées du doigt dans l’espace public pour de simples futilités. De « l’indécence » supposée d’une tenue portée par la présentatrice du JT au choix d’une robe choisie par une ancienne ministre qui lui vaut des « sifflements » par ses confrères à l'Assemblée Nationale, en passant par les « jupes trop courtes » portées par la Première Dame de France, les excuses ne manquent pas pour discréditer celles qui font le choix d’être elles-mêmes. Et donc, la blondeur semble également être une erreur.
Le témoignage, publié sur Huffington Post UK, a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Et d’autres femmes ont également livré leurs impressions et leur expérience. Et c’est pas beau à entendre. Helen Wollaston, directrice générale de la société WISE, fait part de son mécontentement : « ll y a des femmes brillantes, des femmes aux cheveux châtains, bruns, blonds. Leur donner une meilleure représentation dans les médias, les entreprises, les écoles et les universités, aide à changer les perceptions, mais les vieux stéréotypes persistent ».
Selon la directrice, le problème réside dans la petite minorité des femmes présentes dans le secteur de l’informatique. Si elles avaient la possibilité de se distinguer davantage, elles seraient enfin jugées pour leurs compétences. Et ce serait génial, en fait.
Les postes à pouvoir et à influence sont accessibles aux hommes, et les postes en mi-temps, plutôt réservés aux femmes. C'est pas la fautes des hommes, ni celles des femmes, mais du système qu'il faut remettre en question.
Alors je veux bien que beaucoup de grands patrons, de politiques, "d'élites" soient encore des hommes, mais je suis désolé, la population est quasiment à 50/50, donc faut arrêter avec la société patriarcale machin...
Une amie m'a même fait cette réflexion un jour, très judicieuse : Le domaine de la petite enfance et de l'éducation, lui, est encore très dominé par les femmes. Donc voilà, maintenant faut se poser des questions à savoir qui est le plus influant sur la société.
Ce que je veux dire, c'est que le sexisme envers les femmes existe et c'est un vrai problème, comme en témoigne cet article (ou pas, enfin y'a de vrais cas quoi).
Cependant, je trouve qu'on ferrait une réelle avancée si on admettait que le problème vient autant des hommes que des femmes.